Buddha boudé
Dîner samedi soir dernier à Paris -week-end de St Valentin romantique à encourager le XV de France au Stade du même nom, à regarder en vrai et de près les fesses musclées de Clément ou Vincent. Salivant-
Pouvoir réserver une table pour 10 le jour-même, et un samedi soir s'il vous plaît, au Buddha Bar Jadis haut-lieu branché des nuits glamchics parisiennes ne nous a pas mis le gong à l'oreille (enfin si, surtout le lendemain).
Que diable allâmes-nous faire dans ce palanquin?
Souci bio-énergétique véritable ou effet alternatif branché de ne pas l'être, branché, aux prises 220V? Solidarité avec les mal-voyants en association avec l'émission culturelle Vis ma vie? Pénétrer dans cet antre tenait du défi spéléologique, lampe frontale -pourtant vitale- en moins. Arriver jusqu'à notre table à tâtons fut un moment tactile initiatique. Table basse métallisée ou mega-gourmette de Vieux In sur pouf(fe)? Rampe en teck ou marque de vigueur pétulante d'un convive particulièrement affamé?
Remarque : il fut bien dommageable que l'expérience de se mettre dans la peau d'un gastronome tibétain aveugle ne fût pas poussée jusqu'à la distribution de menus en braille. Une application pomme-téléphone serait-elle à l'étude?
Je ne m'étendrai pas sur le rapport qualité des mets dans l'assiette/ nombre de chiffres sur le bout de papier déposé à la table en fin de repas... loooooongtemps après le premier dépôt en équilibre d'une fesse sur une chaise dans un angle de fond de salle. Je ne peux que croire que cet écart indécent est évidemment expliqué par le reversement d'une somme confortable -à défaut que nous, nous l'ayions été- aux sinistrés d'Haïti. Générosité sûrement inscrite en petits caractères que nous n'aurions pu lire pour des raisons désormais évidentes. Ni entendre d'ailleurs, j'y viens.
Moi qui espérais me détendre, bercée par des vibes sinisants et mantras apaisants... je fus plutôt secouée d'électro-chocs techno. Un moyen trépanant d'oublier la fadeur du repas?
Conseil d'une gastronome avertie : je recommande chaleureusement le Buddha Bar à toute personne souhaitant dîner avec une connaissance qu'elle n'a plaisir ni à voir (stricto sensu) ni à entendre.
Edit du lendemain : pattes d'oie pour cause de cillage abusif décuplées, sillon frontal creusé, tympans martelés, estomac martyrisé, compte bancaire sévèrement amputé.